Le démarrage de l’Atelier

Le démarrage de l’Atelier a été l’occasion pour Abdourahmane Seck (Université Gaston Berger) et Médoune Diop (Hahataay) de remercier l’assistance qui s’est déplacée à une heure et saison particulièrement difficile (hivernage et forte chaleur). Cette mobilisation a été saluée comme la marque de l’intérêt que le thème suscite.

Cadre Méthodologique

L’Atelier Méthodologique a pris la forme d’une classe de pédagogie alternative.  Le principe de la classe de pédagogie alternative est de faire de chaque participant un co-producteur d’une connaissance murie à partir des expériences de l’ensemble des participants présents dans la classe. Quel voisin êtes-vous et quel voisin voulez-vous ? A partir de cette double question, chaque membre de l’assistance a pris la parole pour partager sa réflexion, ses sentiments, et son expérience sur le thème.  Au fur et à mesure du partage, un grand nombre de traits sont revenus de manière cyclique et redondante. Des interrogations sont également apparues, en constituant des invitations à aller plus loin dans l’approfondissement d’un thème qui s’est révélé d’une importance majeure pour l’Assemblée. 

Localiser ou délocaliser le voisinage ?

Les discussions indiquent que le voisinage peut et doit être cultivé partout. Ceux qui se reconnaissent dans les mêmes idées, la même vision des choses, sont des voisins même s’ils vivent éloignés les uns des autres. Les réseaux sociaux ont aussi été décrits comme des espaces de voisinage. Les voisins sont ceux qui partagent le même espace, mais aussi ceux qui se considèrent comme proches dans leurs façons d’habiter le monde et de penser le social. 

Cultiver le beau voisinage

« Paix » et « solidarité » sont les deux termes qui sont revenus de manière récurrente pour exprimer les piliers du beau voisinage. Les vertus du beau voisinage sont décrites dans une forme de dynamique de réciprocité qui fait de chaque voisin un donneur et un receveur. Chaque voisin témoigne son assistance à son voisin et, reçoit, en retour, la même attention.

Les discussions ont indiqué que la Salutation est le symbole du beau voisinage. Saluer, voulant dire, souhaiter à l’Autre la paix, le bien-être. Mais suffit-il seulement de souhaiter à son voisin la paix du monde ?Les échanges ont indiqué qu’un grand nombre de problèmes dans un voisinage résulte du comportement des habitants qui sont voisins les uns des autres. La perte de l’authenticité dans le rapport aux mots et aux vécus est identifiée comme une des causes de cette situation. Vivre authentiquement la salutation adressée à son voisin, implique un comportement qui ne vient pas remettre en cause la paix du voisin. Vivre authentiquement, son statut de voisin, c’est être veilleur sur son voisin et être veillé par son voisin. 

Voisinage : Critères et limites

Disponibilité et partage sont deux traits de caractères exigeants mais nécessaires pour faire un bon voisin. Les discussions indiquent que cela passe par le devoir d’humilité et la grandeur d’âme à donner de soi et de ses ressources. Partager sa voiture, par exemple, ou ses connaissances ou sa nourriture. L’assemblée fait remarquer que la question du partage n’est pas dépendante de la question de l’abondance. Les sociétés humaines peuvent être pauvres et rester conviviales, elles peuvent aussi être dans l’abondance de ressources et demeurer très peu conviviales. La société de partage et de voisinage ne se résume donc pas seulement à une affaire de morale, mais surtout aussi comme une affaire de volonté commune d’hommes et de femmes faisant le choix d’une vie en commun bâti sur les principes du beau voisinage.

Voisins dans le quotidien

Autour du thé, au pied de l’immeuble, dans la cour de la grande concession… Dans le cousinage à plaisanterie… Dans le partage de la passion du football… Dans les mains qui se tendent aux jours de détresse…. Dans les sourires en face aux jours de bonheur… Dans les cercles à palabre à l’heure où la communauté se concerte… Quand la télé ne régnait pas encore superbe dans toutes nos soirées…